Il fut un temps où le coeur du Quartier Latin battait sous les sabots des Communards déchaînés.
Il fut un temps où le Vème Arrondissement de Paris, terreau de toutes les révoltes, était toujours le premier à dresser les barricades.
Il fut un temps où Paul Verlaine s'éteignait miséreux, entouré de prostituées et de bouteilles d'absinthe, dans son taudis de la Rue Descartes.
Il fut un temps où Censier était un repaire de voyous, où le Nord du Boul' Mich' était squaté par les tox.
Il fut un temps où venir de la Mouffe était un gage de crédibilité, quand il fallait sortir les calibres ou les surins.
Il fut surtout un temps où le Peuple du Vème était une plèbe fière et laborieuse.
Il ne reste pas grand chose de ce Peuple, ni de son histoire, ni de sa culture. Depuis plus de trente ans, la gentrification sauvage de Paris a remplacé les vieilles
échoppes par des bars lounge, et les boulangeries par des parfumeurs.
Mais en ouvrant l'oeil, ou en écoutant les Anciens, l'on peut encore s'imprégner de l'Esprit des Quartiers de la Sorbonne, du Jardin des Plantes, du Val-de-Grâce et
de St-Victor, joyaux d'une cité millénaire qui n'en finit pas de mourir.
Il reste encore quelques Parisiens dignes de ce nom. Ce blog est aussi là pour les défendre, notamment contre l'essor du parisianisme, cette tumeur qui
ronge peu à peu les chairs de notre Capitale.
Appelé "tête de veau", "tête de chien", "Parisieng", ou plus simplement "enculé" selon les régions qu'il traverse, le Parisien est une créature incomprise et
mal-aimée. Puisse ce modeste blog contribuer à lui rendre ses lettres de noblesse...